lundi 21 décembre 2015

GSTP Novembre 2015 - Decibelles et Allemagne

En Novembre, Ninurs et Mickey ont invité le trio Decibelles à parler de leur actu tout en faisant un petit tour en Allemagne pour explorer la scène punk d'outre-Rhin !

Cliquez ici pour écouter le podcast de l'émission de novembre (56 Mo)


LA PLAYLIST

Die Prinzen - Be cool, speak deutsch
Comeback Kid - Wasted Arrows
Wavves & Cloud Nothing - Come down
Jay Reatard - My Shadow
The Orwells - The Righteous One
Decibelles  - Glitter Sea
Hass - Zurück in die Psychiatrie
Terrorgruppe - Mein Skateboard ist wichtiger als Deutschland
Lutin Bleu - Ich liebe dich
Knochenfabrik - Ich stand auf der Gästeliste
Nosliw - Nazis Raus!
Wand - Flesh tour
Damaged Bug - Cough Pills
Motorama - Heavy Wave
7er Jungs - S.A.B.
Inner Conflict - Der Rücken ist im Arsch
Kneipenjungs - Bier, Ska, Schnaps & Oï
Paan - Lisa makka Hardy
NOFX - Insulted by Germans (again)
War - Why can't we be friends ?
Nina Hagen - Heal the world (COVERDOSE Mickael Jackson)
Atari Teenage Riot - Kids are united (COVERDOSE Sham 69)
Donots - We're not gonna take it (COVERDOSE Twisted Sisters)
Bloodhound Gang feat die Atzen - Disco Pogo
The marked men - Don't Look at me
Priest - And Breeding
Wavves - Way too much
Decibelles - Sink or swim

mardi 1 décembre 2015

Interview Guerilla Poubelle: "Paris restera Paris, quoi qu’il arrive !"



Depuis plus de 10 ans, Guerilla Poubelle fait figure de porte étendard d’une certaine idée du punk rock francophone – preuve en est le succès public de leur premier album, et le nombre hallucinant de groupes qui ont suivi leur exemple par la suite. Néanmoins, des changements de line-up incessants et la multiplication des projets parallèles ont fait craindre un épuisement de la machine. Le dernier album en date Amor Fati, plus sombre que ces prédécesseurs,  a su replacer le groupe de Till Lemoine comme acteur majeur de la scène hexagonale.
On a pu discuter un petit moment avec le batteur et le bassiste à l’occasion du passage du trio à Lyon au Ninkasi Kao en début d’année.



C’est le troisième concert de Guerilla Poubelle  en 2 ans à Lyon, alors que le groupe n’était pas venu les 2 années précédentes ? Y a-t-il un rapport particulier à cette ville ?
Anthony (Basse) : Non, on passe dans toutes les villes le plus possible. Ça dépend des propositions, peut-être qu’il  n’y avait personne de chaud dans la ville pour organiser des concerts de Guerilla Poubelle auparavant. Souvent quand on booke nos tournée, on a peu de dispo et on essaie de faire des plans de routes pas trop contraignant.
Paul (Batterie) : Alors il faut savoir qu’aucun plan de route au monde n’inclue Brest, Le Havre ou  Biarritz. On n’ira jamais dans ces villes désolé !
Anthony : Cherbourg, Quimper, ne comptez pas sur des dates de concert, c’est foutu !

Fin janvier a eu lieu le 666e concert de Guerilla Poubelle avec Justin(e), Charly Fiasco et Nina’s School. Comment ça s’est passé ? Ça ne faisait pas « réunion d’anciens combattants ?
Anthony : Y avait 500 personnes  à la Flèche d’or, c’était complet ! Je trouve ça énorme de ramener autant de monde pour du punk aujourd’hui. Le terme « anciens combattants » n’est pas entièrement faux, mais les groupes que tu as cité sont actuels et tournent encore, ce n’était pas une de ces reformations de groupes qu’on voit beaucoup dans le punk ces derniers temps.

Il  y a eu beaucoup de changement de line-up entre Punk=existentialisme et Amor Fati. Comment arrive-t-on à garder une cohérence ?
Anthony : La cohérence c’est qu’il  y a une même personne qui écrit les textes, une même personne qui chante et qui joue de la guitare très fort, avec le même son depuis le début, une même personne qui s’occupe des visuels et booke les concerts.
Paul : Oui, C’est Till qui soude pour que le groupe garde la cohérence, même si les gens derrière basse-batterie changent et donnent leur couleur, Till fait l’identité du groupe. Nous, on est les nuances de Guerilla Poubelle. Si tu es musicien et que tu es habitué à écouter les groupes jouer, tu entends clairement la différence entre 2009, 2012 et maintenant avec Antho. Il y a eu 4 bassistes en 2 ans et à chaque fois c’est différent. Mais effectivement, ça reste impalpable pour quelqu’un qui nous écoute une fois par an, même si les chansons de 2005 et de cette année n’ont rien à  voir en termes d’ambiance.

En tant que groupe parisien, comment avez-vous vécu la fusillade à Charlie Hebdo ?
Paul : On était tous choqués, meurtris. Il y a eu une ambiance de mort dans la rue pendant quelques jours. Qu’on soit engagé ou pas, punk ou pas, tout le monde a eu la gorge nouée. Par rapport à Guerilla Poubelle, on a bien sur partagé notre émoi par rapport à cet évènement, mais on a surtout encouragé les gens à éviter les raccourcis, se méfier des médias et à rejeter la récupération politique qui a eu lieu peu après. C’est compliqué de trouver les mots dans ces moments-là.
Anthony : J’étais chez moi quand j’ai appris la nouvelle, j’ai reçu une news « Fusillade à Charlie Hebdo » a peine une heure après que ça a eu lieu. Passé le choc et l’émotion, ce qui m’a le plus fait chier c’est la récupération politique, la marche de tous ces chefs d’État qui, si tu regardes bien, ont tous fait quelque chose contre la liberté d’expression, que ce soit de la censure à la mise en prison d’opposants. Les voir défiler soit disant au nom d’une liberté d’expression qu’ils piétinent tous les jours… il n’y a rien de plus malhonnête de profiter de l’émotion pour se racheter une crédibilité.
Paul : Surtout que 6 mois plutôt ils s’indignaient d’être moqués en couv’ de Charlie Hebdo !
Anthony : Un pote me disait que juste après cette manif les gens étaient très sympas et serviables notamment dans le métro mais que trois jours après c’est redevenu chacun sa merde. Paris restera Paris, quoi qu’il arrive !